dimanche 21 août 2016

Destination la mina la julia, mais finalement prisonnier de la neige à 4753m d'altitude, le 20/07!!!

Prisonnier de la neige à 4753m d'altitude juste avant la mina la julia!!! 

La nuit s'est assez bien passée, il fait bon dans la chambre, au moins 15°C à mon avis. Dehors, il fait -5°C! Tout va bien!!! L'air est sec et vif, de quoi vous donner envie de vous activer. Brrrrrrr! 

Petit déj à 9h30 comme prévu, avec comme commandé la veille, nos œufs brouillés, nos tartines de pain, notre dulce de leche, notre lait chaud ou laid chaud +café, notre beurre. Vers 10h, départ pour la mina la casualidad et la mina julia s'il n'y a pas trop de neige..... avait dit la responsable des guides, Elsa....

Nous quittons Tolar en traversant un dédale de mamelons géants chocolats au lait, ou rosé ou encore marron sombre en fonction de l'éclairage du soleil matinal plutôt timide. A cette période de l'année, le soleil se lève vers 8h30.  






Puis nous entamons la traversée du salar de Arizaro: une longue ligne droite bosselée, en ripio, traverse une mer de sel. 


De part et d'autre de la voiture, s'étend une couche de minerais salin avec des cristaux géants de sel industriel. 



C'est comme si vous preniez du gros sel qui serait devenu gris rosé, que vous le grossissiez 20 fois, que vous le jetiez par terre, et qu'il se produise une croissance exponentielle. 



Quand on marche dessus, ça craque sous les pas. Parfois il y a des creux, d'autre fois des bosses, parfois on a l'impression de quartz. Et évidement, sur cette mer de sel, aucun végétal ne peux pousser. Donc malheur à l'animal qui s'y perdrait: un crâne de bœuf accolé au panneau indiquant le nom du salar, rappelle l'environnement hostile qui nous entoure. 


Tout autour du salar, au loin, une chaine de montagne renforce le sentiment d'isolation. 

A quelle distance se trouve ces montagnes? 10km? 20km? 100km? plus? Mystère. L'horizon la bas est trompeuse. 


Devant nous, une paroi montagneuse colorée se rapproche au fur et à mesure que nous progressons. Arrêt photo, puis arrêt photo.


J'avais bien précisé à Lorenzo que les arrêts photos seraient nombreux. Tout va bien, dit-il!!! 


1h 30 plus tard, la piste se divise en 2, face à cette paroi rocheuse et nous partons sur la gauche. 


En fait, nous pénétrons au fur et à mesure dans le tableau naturel que nous avions admiré au loin. 




Et maintenant, nous pouvons admirer les détails du peintre: des dégradés de couleurs, du marron foncé par ci, du mauve par là, du rouge au loin, et sur les hauteurs, du blanc neigeux, du beige aussi, de l'ocre apporté par les touffes de végétaux savamment disséminés, des aspérités nombreuses, du noir venant des roches volcaniques pour faire ressortir tout ça, et des formes, mais alors les plus improbables, telles des éruption cutanées géantes, qui n'auraient d'autres buts que de donner du volume au tableau. 

Je ne sais pas qui a causé ces rayures sur les flancs des montagnes, peut-être les engins miniers?


Chaque km avalé fait découvrir des détails différents, des formes différentes, des tons pastels aux tons plus francs, nous propulse de lignes droites en courbes, de montées en faux plateaux, de courtes descentes en pentes abruptes, toujours sur du ripio ou alors sur du goudron ayant connu les affres du temps. 

 

Plus nous nous élevons et plus le salar d'Arizaro que nous voyons en toile de fond, reprend son aspect d'océan gris, avec de l'écume blanche. 




Une accumulation de minerais blanc, forme des vagues sur le reste gris, et des îlots rocheux volcaniques noirs qui tranchent avec le reste, viennent renforcer l'image océanique. 


Nous circulons à flanc de montagne, sur une piste sinueuse, venant parfois se lover entre deux parois rocheuses, preuve s'il le fallait que la main de l'homme est passée par là pour découper la montagne.  



Bizarrement, malgré l'élévation certaine, les pentes montagneuses sont plutôt douces, permettant aux graciles vigognes de brouter tranquillement. 





Ces cousines du lama, plus petites et plus élancées, ont la robe couleur dorée comme les herbes dont elles se nourrissent. Elles ont une grâce naturelle qui nous laisse sans voix, un port de tête altier, et quand vous vous arrêtez pour les laisser passer, leur regard semble vous dire merci. 


L'une d'entre elles se promènera sur la route prenant tout son temps, tantôt à droite, puis à gauche,
puis "bah non, il faut que je réfléchisse, donc je m'arrête sur la route, puis bah finalement, je vais retourner vers mes copines."





A 4227m,(Tolar n'est qu'a 3500m d'altitude, hein!!!!) nous arrivons en vue du salar rio grande: un immense lac tout blanc, cette fois ci, qui contraste avec la chaine de montagnes qui l'enceint, peintes de dégradés de marron, d'ocre et de rouge, le tout dans un voile de brume facilitant la fusion des tons, sous le regard bienveillant d'un ciel bleu azur totalement vierge de nuages. J'ai même fait une photo du ciel que je prendrai pas la peine de mettre sur le blog!!!


 Il est 14h: grand temps pour une pause déjeuner. Notre cuisinière attitrée avait fait des sandwichs. Lorenzo part se promener, et JF et moi déjeunons en face de ce spectacle grandiose. 



14h20, on repart, en suivant le reste plus ou moins goudronné de la route qui serpente à travers la montagne.

il reste encore de la route pour rejoindre la mina la casualidad


Autrefois, les minerais situés la-bas, et la valeur importante qu'ils avaient, provoquèrent l'afflux d'entreprises minières à  4500m d'altitude, avec installation d'une ville dans laquelle vivaient les mineurs et leurs familles. Il y avait même un casino, nous a -t-on dit. Aujourd'hui, c'est une ville fantôme que nous découvrons, nichée à côté de ce qui fut autrefois une exploitation minière florissante. 


Les maisons délabrées, les murs qui s'affaissent, les machines et les rails ravagés par le temps, sont les traces indélébiles laissées par l'homme, signe s'il le fallait de sa capacité à souiller à long terme son environnement.  


14h40: Nous ne nous attardons pas, et poursuivons notre ascension dépassant les 4500m où se trouve la mine la casualidad. 25 km plus loin et 700 m plus haut se trouve la mina la julia qui est notre objectif final. 


C'est la-haut que se trouve les mines de souffre, que l'on devine délà au loin. Nous poursuivons notre ascension sur une piste en sable, les premiers pénitentes de nieve font leur apparition: ce sont des des piques de neige solidifiés, qui semblent en pénitence.


 Les montagnes souffrées se laissent maintenant découvrir, nous avons atteint les 4700m.  




Ah! Une plaque  de neige sur la piste. Lorenzo dit qu'on peut passer. Attendez, je descend pour faire des photos. 


Ok. Et toc. Le toy reste coincé dans la masse de neige. Pfff , Lorenzo commence à enlever de la neige autour des pneus avec sa main non gantée... Mais nous avons acheté une pelle en forme de cœur à Santiago avant de partir voyons!! Hop, la pelle est sortie, et hop, le toy est dégagé. Jf recule puis avance de nouveau et passe comme une fleur. C'est marrant comme jeu!!!! 



Voici la trace après le passage dans la première plaque de neige.


On continue donc de monter. Autre plaque de neige. Cette fois-ci, on va tâcher de passer sur le monticule rocheux en hauteur, pour éviter la couche la plus importante de neige et ne redescendre qu'au dernier moment. Stop, je descend pour filmer cette fois.
  
Et toc! A nouveau piégé dans la neige. Marche avant? Négatif! Marche arrière? Négatif. 


Il est 15h. Lorenzo creuse et moi je filme. Tranquillo me répond Lorenzo quand je propose d'aider. Pas la peine, ça ira tout seul. Bien, si on n'a pas besoin de moi, je continue dons à prendre mes photos.


Les environs sont toujours magnifiques.



Nouvelle tentative? Ah bah non. C'est pire! Le toy s'est enfoncé encore plus dans la neige. Lorenzo creuse. Jf lui passe une paire de ses gants.  Là, je cesse de filmer et prend des photos. C'est encore plus marrant. Quelle aventure. Marche arrière? un peu. Marche avant? Rebloqué. Lorenzo creuse. Je prend des photos. Jf est au volant.  


15h30, la situation est toujours bloquée, Lorenzo creuse toujours, Jf est toujours au volant et le toy s'enfonce de plus en plus dans la neige, car le sable sous la neige est mou, et le toy patine lamentablement.  



Jf me demande de me mettre au volant pour qu'il,puisse aider Lorenzo dans les manœuvres de désengagement, en montant sur le côté gauche non englué afin qu'au moins un pneu puisse bouger. Plusieurs tentatives..... Rien! Le stresse a fait place à l'amusement. Nos sacs de couchage sont restés à l'hôtel. Pas de réseau téléphonique. Aucun passage de voiture, va falloir se démerder!!! 


16h, 1h après, cette fois-ci, tout le monde est d'accord que le toy ne pourra jamais monter avec la neige sur ses pneus et sous sa caisse, il est comme englué dedans. Il faut creuser l'épaisse la couche de neige sous lui et derrière lui, pour lui creuser un passage pour qu'il puisse redescendre.

 Cette fois ci, tout le monde creuse. Plus de photos. J'ai mis mes gants neige, Jf aussi. Lorenzo avec la pelle fait des blocs qu'il envoie sur les côtés. Jf l'aide en prenant certains des blocs. Moi je creuse autour des roues qui sont engluées, puis je creuse sous le toy pour enlever de la neige qui l'emprisonne.  

Une autre demi-heure passe, 16h30 et nous creusons toujours. Jf et moi faisons des pauses parfois, car à 4753m, nous avons très vite le souffle court. Puis à nouveau, 20mn, une lueur d'espoir apparait. 


Le chemin est creusé, maintenant il faut vraiment désengorger le bas de caisse. Lorenzo avec la pelle s'en charge, Jf se met au volant, Lorenzo et moi poussons le toy pour qu'il recule en même temps que Jf accélère, et le miracle s'opère. Le toy descend et retourne sur la piste non enneigée.


Voici notre trace laissée dans la plaque de neige!! Maintenant on sait, sable profond plus neige égale galère à éviter!!!


 Nous laissons exploser notre joie et notre soulagement, Lorenzo monte prier sur le monticule pour remercier....  Puis redescend et lève la pelle pour répondre à mon pouce levée vers le haut en signe de victoire!!


Il est 17h passé!!! Adieu la mina la julia, Pas question de continuer, trop tard et trop fatigués pour ça. On rentre. Les arrêts photos seront restreints sur le retour. Il est 19h30 quand nous rejoignons tolar: fatigués, mais heureux d'être rentrés.  

Le niveau du bac d'essence est très bas. Avant d'aller dîner il faut que nous fassions le plein. Lorenzo se charge d'appeler la tenancière du dépôt d'essence pour que nous puissions faire le plein. Elle viendra nous rencontrer près de la casa andina nous dit Lorenzo. Ok!!! rendez vous tout à l'heure pour le dîner dans notre comedor habituel avec sa fille comme cuisinière.

Le récit du plein d'essence sera pour un autre article. Vraiment trop drôle!!


2 commentaires:

  1. Superbes paysages de salar et voilà une belle leçon de baroudage... Ne jamais oublier d'emporter de quoi passer la nuit au cas où... Mais heureusement vous aviez un TOP Lorenzorro... Que j'aime ce bleu andin...

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    1. Dire qu'on avait pris un guide justement pour ne pas avoir de problèmes!!!!!

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