samedi 27 août 2016

22/07 D'Antofalla à Antofagasta de la sierra, en quête d'un hébergement sympa!!



Aujourd'hui 22 juillet, nous sommes entrain de nous éloigner d'Antofalla. Le matin, au cour du petit déjeuner, Anibal m'a fait remarquer que je lui avais demandé de me trouver un guide pour aller voir les "ojos de campo", sortes de lagunes colorées magnifiques dans les environs. J'ai préféré renoncer à cette visite. Il arrive des fois au cours d'un voyage, où le moral des troupes descend: crevaison 3 jours avant, enneigement l'avant-veille, nuit congelante la veille, ça commence à faire beaucoup!!!! Nous avons besoin d'un break!!!

2 agneaux dans le village d'Antofalla, nourris au biberon, nous ont confondu avec leurs nourrisseurs officiels, la veille après notre tour dans le village.



Face à la mauvaise nuit que j'ai passé, et surtout, comme nous avons annulé notre 2ème nuit à Antofalla, nous n'avons aucun hébergement enregistré pour ce soir, du coup, il nous faut ne pas arriver trop tard à ADSL, pour voir si la casa de piedra pour laquelle j'ai une réservation pour le lendemain peut nous héberger 2 nuits au lieu d'une.

A contre-cœur, j'explique gentiment à Anibal notre situation et il comprend, même s'il me fait remarquer que les ojos de campo sont à 20mn du village. Tant pis, ça sera pour une autre fois. Il m'a aussi fait remarqué qu'il était entrain de construire de nouveaux hébergements qui auraient une salle de bain privative. J'ai compris qu'il était désolé de voir que nous n'apprécions pas l'hébergement que nous avions eu, et j'ai eu de la peine pour cet homme si gentil et si attentionné. C'est vraiment quelqu'un qui fait le maximum, avec le peu de moyen dont il dispose.

Pour ceux qui vont la puna, n'hésitez pas à vous arrêter à Antofalla et à Antofallita, surtout si vous parlez espagnol. Les rencontres humaines sont géniales.

Nous avançons donc en traversant le salar puis grimpons sur la montagne en face du village, comme nous l'a gentiment recommandé Anibal.  Les virages en épingle à cheveux succèdent au longues lignes droites en ripio. Et au fur et à mesure que nous nous élevons, la vue sur le salar s'améliore sous le pâle soleil du matin.

 

Jeu d'ombres en altitude!!






Puis nous dépassons les 4590m et continuons de grimper. Antofalla n'était qu'à 3400m. Mais maintenant, nous avons l'habitude.


La piste est essentiellement caillouteuse, pas très agréable. Nous ne roulons pas vite.


Puis nous passons à côté de vega gelée et je m'amuse à marcher sur la glace, puis même à danser dessus. Trop marrant!



Attention à éviter les trous d'eau, sinon gare!



Ce sont nos seuls contacts avec l'eau, et la mer commence à me manquer. Qu'est ce que je comprends Airone qui a passé la fin de son séjour au Botswana à chercher la mer!!!




Plus nous avançons, et plus nous faisons des arrêts près des étendues glacées.



Par moment ce sont de véritables patinoires.


Ces étendues d'eau glacée nous permettent de faire une pause visuelle par rapport aux montagnes environnantes et à la piste caillouteuse.




Puis nous arrivons à la croisée de gruta del valle où se trouve une croix et une statue de la vierge.




Puis la piste continue toujours caillouteuse, barbante. Mais nous nous rapprochons d'ADSL.



Enfin, nous nous rapprochons et découvrons une étendue asséchée toute blanche.


Le lendemain, nous apprendrons que c'est la fameuse lagune colorada, qui ne l'est plus du tout car tous les minerais ont été surexploitées et depuis elle est toute blanche!!!



Nous poursuivons et arrivons en vue des premières maisons d'AdSL, il est un peu plus de 13h.



Nous pénétrons dans le village, capitale de la puna à la recherche de la casa de piedra. Nous trouvons la rue et garons le toy devant un édifice en pierre.  Chouette, là au moins, il y a des panneaux pour indiquer le nom des lieux!!!! Ça change!!!



Une vieille ford est garée à côté: je ne me lasse jamais des vieilles voitures en Argentine. C'est un perpétuel sujet d'amusement.





La hosteria incahuasi fermée  pour travaux lors de notre passage est juste à côté. C'est là que je voulais réserver au départ.



Nous entrons à la casa de piedra, et sommes accueillis par une employée qui nous dit que la propriétaire est absente pour le moment, et nous rassure sur la possibilité de dormir là le soir. Elle n'a pas encore fini de nettoyer notre appartement, (bah de toute façon nous n'étions censés arriver que demain, donc nous lui pardonnons bon prince!!!!). Si nous voulons, nous pouvons déposer nos valises, et même utiliser les toilettes. Chouette!! Il y a des commissions qu'on préfère déposer dans un WC, plutôt qu'en pleine nature!!!!!

Et le chauffage fonctionne, avec une cheminée dans le salon cuisine, et un chauffage éclairant dans une petite chambre annexe. A notre demande pour le wifi, nous avons droit à un grand éclat de rire, qui ponctue le "non évidement". Non mais quelle question!!!!!

Nous choisirons de dormir tous les 2 dans la petite chambre annexe avec le chauffage d'appoint que nous nous empressons d'allumer, histoire qu'il chauffe déjà la chambre. Et de plus nous avons 2 lits moelleux dont nous allons largement profiter. Dans la puna, ce fut notre meilleur hébergement!!!!



Dans l'appartement, de l'autre côté du salon se trouve une autre chambre avec 3 lits, séparés du salon par un rideau. Manifestement, cet appartement est prévu pour au moins 5 personnes.
Quand j'ai fait remarquer à l'employée que nous n'avions pas besoin de tant de lits, elle m'a dit que tous les appartements étaient pareils et que c'était 250ARS par personne. Pour nous, ce sera donc 500 ARS!!! Par contre pas de restauration sur place et pas de petit déj inclus!!! Ok, on se débrouillera!!!

Un autre sujet d'amusement, à part les vielles voitures, est la cohorte de chiens errant en toute quiétude dans les rues des villages.



C'est pas tout ça, mais il se fait faim et pour une fois qu'on est en ville à l'heure du déjeuner, si on mangeait autre chose que des biscuits pour changer!



A côté de la casa de piedra, il y a une boutique et un comedor tenu par le propriétaire de la boutique.
Oui, c'est possible de déjeuner!!!! Il vous faut 1h pour préparer notre déjeuner? Pas de problème, nous allons nous promener et revenir.
Chouette, on va pouvoir manger autre chose que des biscuits ce midi.

Lors de notre premier passage, nous n'avions pa eu le temps de découvrir le village. Nous en profitons donc, d'autant plus qu'il nous faut laisser du temps à la gentille employée pour faire le ménage dans notre appartement.

Nous passons près d'une du bâtiment abritant une association d'arts.



Les murs sont intéressants à observer.



Manifestement, il y a aussi des artistes en herbe!!!


La rue que nous avons prise mène à un promontoire rocheux que nous escaladons tranquillement, ce qui nous permet d'avoir une vue panoramique de la ville, enfin des toits du village!!!






Et nous surplombons aussi l'école.




En face, est écrite avec des pierres, l'inscription très fréquente en Argentine, la célébration du bicentenaire de l'indépendance par rapport à l'Espagne: 25 mai 1810-2015



Il parait qu'en été et au printemps, tous les arbres du village sont verts!!! Mais pour le moment...... c'est l'hiver, et ils sont tous nus!!!





Le pic rocheux à côté de nous  a une forme originale qui me plait.



Nous redescendons et partons visiter le reste du village en voiture.

Les murs d'une école.
Sur cette inscription est écrit : " la seule lutte qui se perd est celle qu'on abandonne". Très intéressant et à méditer!!!


Sur l'autre inscription ci dessous, 2 maximes cohabitent de part et d'autre de l'escalier surmonté d'une colombe:
"Fais de ta vie un rêve et de ton rêve une réalité" me semble un très bon conseil à donner aux enfants.
" La vie est seulement une suite de moments, ne perds pas de temps en sentiments tristes". Voilà une maxime qui résonne particulièrement en moi. Quand le blues revient, il va falloir que je me la remémore.




Nous passons à côté d'une aire de jeux.



A la recherche du tenancier du dépot d'essence pour faire le plein nous finissons par retrouver le batiment. Personne pour le moment, c'est trop tôt. Il est 13h30, en Argentine, c'est l'heure de la sieste. A partir de 16h, nous aurons plus de chance.



Avis à ceux qui vont partir, de 13h à 16h en Argentine c'est l'heure de la sieste et les magasins sont fermés!!! Donc, adaptez-vous!!!!

Nous poursuivons donc notre tour. Nous passons près de la mairie, bâtiment municipal.


L'église évidement fermée.....heure de la sieste.....


le musée de l'homme.... fermé car.....


Une autre fresque murale sympathique.


L'école secondaire!!!! Hé hé! C'est une capitale même s'il n'y a que 660 habitants!!!!




Puis vers 14h30 nous retournons déjeuner, d'une omelette avec une bonne salade. Délicieuse.
Nous sommes les seuls clients, et le patron a ouvert juste pour nous.
Vraiment très sympas.

Après notre repas, vers 15h30, nous retournons à la casa de piedra et trouvons un couple entrain d'attendre. Ils nous disent qu'ils ont réservé une chambre à la casa de piedra, qu'ils ont déjà payé et qu'il n'y a personne pour leur donner les clés. Ce sont des porteños  (habitants de Buenos Aires) et nous restons un bon moment avec eux, entrain d'échanger sur les dysfonctionnements qu'on peut observer dans la puna: pas de panneaux pour indiquer les noms des lieux, pas de véritable organisation touristique...... difficile de trouver les gens à leurs bureaux même quand c'est l'heure d'ouverture.... et nous en rions ensemble.
Finalement, ils décident d'aller dans une maison qu'on leur a indiqué pour trouver l'employée afin d'avoir leurs clés. Nous en profitons pour rentrer dans notre appartement.


Jf se met à faire du feu dans le poêle présent dans le salon,  et échoue. Pas suffisamment d'allumettes, pas suffisamment de brindilles sèches. Tant pis, on réessaiera plus tard, mais pour le moment une sieste bien méritée s'impose. Et le chauffage d'appoint semble efficace dans la petite chambre. Le salon est largement plus froid que la chambre.

Vers 18h30, nous ressortons. Manifestement la propriétaire est rentrée et un gros 4x4 d'expédition est garée dans l'entrée.  Nous retrouvons nos 2 porteños qui nous disent effarés, que leur chambre a été attribuée à d'autres clients. Je suis choquée!!

Mais au fond de moi, j'ai un doute immense qui sera bientôt confirmé par la propriétaire.
L'employée qui nous a accueilli, ne savait pas que l'appartement que nous occupons était réservé cette nuit là!!!! Gloups!!! Euh, non, vous êtes certains, pas besoin de libérer les lieux, vous allez trouver une autre hébergement chez votre frère pour les porteños. Ah!! Ok!!!
Je retourne les voir sans trouver le courage de leur dire que c'est à cause de nous tout ça!!! Nous décidons avec bonne humeur  de nous retrouver vers 19h30 pour aller dîner ensemble chez cirila qui est juste au bout de la rue. C'est là-bas que nous avions dîné lors de notre premier passage à ADSL.

Le dîner sera bon comme d'habitude, très convivial, je donnerai un de mes tubes de coca 9ch à l'épouse argentine qui ressentait les affres de l'altitude et qui du coup est restée san manger.


Puis nous rentrons et profiterons d'une nuit très agréable bien au chaud. Qu'est-ce que ça fait du bien!!!
Demain, le mari de la propio qui est allemand et guide d'excursion nous a gentiment proposé de le suivre pour une excursion, ce que nous avons accepté. Rendez-vous donc demain à 8h!!!

Bonne nuit!!!
par ici pour les 23 et 24 /07





mercredi 24 août 2016

le 21/07 De tolar grande à Antofalla, des paysages extraordinaires et la nuit la plus froide en hébergement!

En route pour Antofalla.       

Comme d'habitude, nous prenons notre temps le matin, petit déj à notre comedor habituel, nous avions commandé un sandwich pour le midi que nous récupérons, et nous faisons nos adieux à Lorenzo et à ses enfants. La veille nous avons récupéré notre 2ème sac de vêtements tout propre. Les stock de vêtements propres sont regonflés. Chouette.

Nous faisons nos adieux émus à Lorenzo et prenons la route vers Antofalla. A 10h45, il fait -2°C!!! Une partie de la route nous fait repasser par les mamelons vus la veille traversant le salar de arizaro.
Puis nous obliquons à gauche vers le cono de Arita, comme nous l'indique le panneau.


Nous revoyons avec délice les montagnes de la veille, refaisons des arrêts pour prendre des gros plans des minerais puis au loin, le cône parfait d'Arita se découvre.


Bizarre toutes ces traces sur cet îlot en plein salar.


Bref, si jamais vous avez des doutes, les panneaux sont là pour vous aider.


Puis nous poursuivons notre route. Lorenzo nous avait dit qu'à la bifurcation après le cône de Arita, les 2 routes menaient vers Antofalla juste après ce panneau demandant aux visiteurs de rester sur la route, mais que la route de gauche était plus belle. 


Donc, contrairement à ce que j'avais pu lire sur Vf, nous obliquons donc à gauche. Avis à ceux devant aller dans le coin prochainement!!!




Des bâtiments miniers sont visible au loin au niveau de la bifurcation.




Nous passons à côté d'une partie herbeuse, dans laquelle les ânes profitent pour nous observer.

Et ils sont loin d'être tout seuls!


Puis nous grimpons, descendons, remontons, dépassons les 4000m comme d'habitude, puis après une longue descente, au loin le salar d'Antofalla, en contre-bas, se découvre.



Nous nous arrêtons pour céder la priorité!!


Plus nous nous approchons, plus la vue que nous surplombons est extra.



Nous décidons donc de prendre notre sandwich en admirant la vue, arrêtés en pleine piste en haut de la montagne. 


On prend de très mauvaises habitudes la-bas. On est tellement habitué à ne voir personne qu'on ne fait même plus attention à nos arrêts!!!


Au moment de redémarrer, jf me dit qu'il y a un truck derrière nous!!!! Et ben!!!! Une voiture!!! C'est si rare!!! On voit beaucoup plus d'ânes et de vigognes!!! 
Mais la piste que nous devons emprunter est maintenant une descente continue avec des lacets gratinés. Nous laissons passer le truck, car il est plus pressé que nous, et prenons notre temps pour descendre.


Il est parfois nécessaire de s'y reprendre à 2 fois pour négocier le virage.



Les pentes sont relativement douces et laissent entrevoir en contrebas un petit hameau boisé. C'est Antofallita.


C'est un minuscule village dans lequel vivent une vieille dame et son péon, (son paysan) un homme d'une quarantaine d'années, travaillant pour la mamie (la abuela). 

Nous nous sommes arrêtés pour leur faire un coucou, et ils se sont rapprochés pour échanger avec nous, savoir d'où on venait, où on allait, ils nous ont raconté leurs vies. En fait la vieille dame n'était pas si âgée que ça, elle a 71 ans, mais son visage est si ridé, et il lui manque tant de dents que j'avais l'impression qu'elle en avait 100. Tous les 2 étaient d'une telle gentillesse, et je me suis laissée aller à caresser le visage de la abuela accoudée à ma portière, en lui disant qu'elle me faisait penser à ma grand-mère!! Tous les 2 mâchaient des feuilles de coca coincées dans le creux de la joue donnant l'impression d'une rage de dents.

Ce fut un grand moment d'émotion et une rencontre superbe. Tous les 2 seuls, au milieu de nulle part, très heureux que des étrangers s'arrêtent pour parler avec eux... Quand nous sommes partis, les hommes de la municipalité sont passé et se sont arrêtés. J'imagine qu'il n'y a ni téléphone, et internet encore moins!!!

Nous passons à côté d'animitas: certainement un mini cimetière abritant les proches de la abuela.


Puis nous nous rapprochons du salar. Je suis captivée par la beauté extraordinaire qui se trouve sous mes yeux. Rien que ce spectacle là suffirait à justifier ma venue en Argentine.



Nous le longeons sur une bonne partie toujours sur une piste mi sableuse, mi caillouteuse.




C'est juste féérique et le silence qui nous entoure est incomparable.









Puis des ânes! Encore des ânes! Ils sont partout, même dans les endroits les plus improbables, au milieu d'un immense désert.


Rencontre encore plus insolite, que ce rocher au milieu de la plaine.

Puis avant que nous n'arrivions à leur niveau, ils empruntent la piste avançant tranquillement, et lorsque nous arrivons derrière eux, ils se retournent pour nous regarder et évaluer notre dangerosité. 


Apparement, nous sommes inoffensifs, alors ils continuent tranquillement, puis daignent se mettre sur les côtés et grimpent sur un monticule, le chef, le blanc, se mettant entre les autres et nous.



Ayant passés le tests avec succès, nous poursuivons notre trajet. Le ciel est d'un bleu azur parsemé de petites taches blanches.








Puis nous arrivons en vue d'Antofalla.


Arrivés à Antofalla, aucune adresse ni panneau ne nous indique la direction à prendre. Mais nous ne tardons pas à croiser un couple et un enfant à moto. Nous décidons de les suivre.  
Bien nous en a pris, car à notre arrivée, un jeune homme sort et quand nous lui demandons pour Anibal RAMOS, il nous dit que c'est lui, et nous montre l'endroit où nous allons dormir.  


.... Euh, comment vous décrire les lieux. En tout cas, nos mines atterrées ont poussé Anibal à nous demander si ça allait? 

Je regarde Jf, partagée entre un fou rire monumental, et une immense compassion devant le jeune homme très aimable qui nous reçoit dans un logement qu'il a aménagé avec soin pour recevoir des clients. La bicoque en terre battue, à la peinture d'un autre âge, est fermée par une porte en tôle, dont les jointures laissent passer la lumière et l'air, qui si, pour le moment est aux environs de 20°C, sera en dessous de 0°C, pendant la nuit.


 A l'interieur, 3 lits simples sont disposés, à côté d'un lit à étage. les 3 lits simples sont préparés avec forces laines, et couette. Un radiateur est placé dans la pièce, un pauvre radiateur qui n'a aucune chance de chauffer qui que ce soit étant donné l'immensité de la tâche à accomplir. 


Puis il nous demande de ressortir de la chambre, pour nous montrer la salle de bain. Donc, pour y aller, il faudra sortir dans le froid extérieur. Ah!!! Ça promet!!  

Arrivé en premier sur les lieux, Jf ressort pour me prévenir de rester stoïque. Rustique. Je crois que ce terme est en dessous de la réalité. Aucune isolation, des toilettes qui ont vécu, bref, voilà une nuit qui promet d'être mouvementée. Va falloir s'équiper grand froid!! 





  • Le dîner sera par ici, et sera servi quand vous voudrez. (Il nous a conduit dans une cour intérieure, vers une pièce isolée, grande cuisine munie d'un réchaud, d'un poêle, d'un congélateur, et d'une grande table, pièce très chaleureuse somme toute) 
  • ok 
  • L'électricité, c'est jusqu'à minuit, et le chauffage aussi. 
  • Ah!!!Bah, finalement, je pense que nous allons seulement rester une nuit aux lieu des 2 prévues, si ça ne vous dérange pas, hein???   
  • Ah, vous n'allez pas rester les 2 nuits, pourquoi? 
  • Bah, je ne savais pas que la salle de bain était à partager, et que le chauffage ne durait pas toute la nuit. 
  • Ok. je vous laisse vous installer. 

Il est 17h30. Jf et moi nous asseyons chacun sur un lit, et tentons d'évaluer la catastrophe. Brusquement, je suis prise d'un fou rire, et Jf aussi. Nous commençons à prendre des photos, et explorons la pièce où nous allons dormir....... enfin, je veux dire, la pièce où nous allons passer la nuit. Brusquement Jf me dit de tenir un cordon électrique au bout duquel est scotché un truc. C'est quoi, dis-je? C'est une prise multiple me dit-il mort de rire. 

Puis, il me fait remarquer que sous la porte en tôle, il y a un scotche en plastique orange, preuve s'il en est que notre hôte a fait des efforts pour masquer le plus d'ouvertures extérieures possibles. Et la clé pour fermer la porte de la chambre? Ah bah, non,  il n'y en a pas. Un loquet intérieur est ce que nous devrons utiliser.  

Nous nous regardons Jf et moi. Qu'est ce qu'on fait? On reste en sachant ce qui nous attend, ou bien on essaie de rallier Antofagasta de la sierra?? Pas raisonnable de continuer et de prendre le risque de conduire de nuit, donc .....On reste. 

En attendant l'heure de dîner, nous en profitons pour faire un tour rapide du village et photographions l'église.


Tiens, un chien habillé!


Le dîner pris à 19h, se révèlera très bon et copieux, servi par sa femme, une indienne timide mais très soucieuse de savoir si chaque plat nous plait: soupe aux légumes, poulet et purée, dessert. 
Pas de douche évidement dans ces conditions, car avec la nuit, c'est le froid qui est tombé. 

Anibal, compatissant, nous a apporté le 2ème radiateur qu'il utilise pour la cuisine. Nous branchons donc les 2, un pour Jf, l'autre face à moi. C'est mieux que rien tant qu'il y a de l'électricité. 

Jf a sorti les sacs de couchage que nous avions achetés, et s'est faufilé dans l'un. Impossible pour moi d'envisager une nuit dans ça, je bouge trop la nuit. J'entasse donc plusieurs épaisseurs de laines et de couettes. Des arcs électriques se forment et j'entends des crépitements. Je retire donc l'une des laines et la remplace par une couette faisant parti des épaisseurs disposés sur les autres lits.

A 22h tout s'éteint.Bizarre, c'était censé être à minuit, la coupure d'électricité. un moment plus tard, Anibal frappe à la porte, nous disant que les 2 radiateurs allumés ensemble à forte intensité, ont fait tomber le groupe électrogène du village. Oups!!! nous diminuons donc les 2 et l'électricité revient jusqu'à minuit.

Au cours de la nuit, j'ai fait 2 sorties aux toilettes. Dur, dur!!! S'asseoir sur un WC glacé, c'est congelant!!!
Jf aussi a fait plusieurs sorties. Dire que je n'ai pas voulu faire de camping, l'an dernier en Namibie!!!

Lampe de poche à la main, à chaque fois. J'ai quand même réussi à dormir 4h, jusqu'à ce que Jf me réveille avec la tôle qui grince quand on ouvre la porte. Et là plus moyen, il est 3h du mat. Je joue sur mon Ipad et les heures s'égrènent.

Le chant des coqs, il est 5h, puis 6h, puis 7h, Jf s'est endormi. 

À 7h30, Je laisse Jf dormir et vais toute seule prendre le petit déj

La salle de cuisine est gelée, malgré le poêle qui fait ce qu'il peut. Anibal, me tient compagnie et discute avec moi. 

Ah vrai dire, Antofalla est un petit village de 40 habitants. Les moyens de la municipalité sont plus que limités. L'état ne leur fournit de quoi faire de l'électricité que de 17h à minuit, grâce à un groupe électrogène qui alimente tout le village. C'est Anibal qui est payé pour s'occuper du moteur, ce dont il est très fier. Avant, il vivait à Salta avec sa femme, et c'est son père qui tenait ce refuge, mais son père a des problèmes de santé et a dû aller vivre à Catamarca, capitale de la région, du coup, Anibal, ne voulant pas que ce lieu soit fermé, est revenu de Salta pour succéder à son père.  

De nombreux touristes viennent dans son refuge, en été, automne, au printemps, pour admirer le salar, et faire du tourisme d'aventure, et il s'en sors bien, et il est content de sa situation financière ici, même s'il préférait sa vie à Salta. 

Avant que je prenne mon chocolat chaud, sa femme a passé de l'eau chaude dans mon bol pour empêcher qu'il ne soit glacé. Quelle attention délicate!

Lorsque j'ai terminé, il m'informe qu'il retourne au lit se réchauffer. J'ai découvert que eux, ne se lèvent qu'après 9h, quand le jour est vraiment levé et qu'il commence à faire moins froid. Il ne s'était levé tôt que pour que nous puissions partir tôt comme nous le lui avions demandé. Si j'avais su... 
J'ai eu froid pendant tout le petit déjeuner, allant des fois me coller contre la grille du poêle, pour essayer de me chauffer.  

1h plus tard, Jf vient prendre son p'tit déj, Anibal est rentré dans sa maison. Nous rentrons nos affaires dans la voiture, tentons de les appeler pour dire au revoir, et comme pas de réponse, nous partons, contents malgré cette nuit congelante, de cette rencontre humaine, vraie et chaleureuse. 

A10h du matin, il fait -6°C!!!!!! Imaginez quelle température il faisait ce matin avant que le soleil ne se lève. Nous avons dormi entre -8 et -10°C!!!!! Heureusement qu'il fait moins froid qu'à tolar grande!!!