mercredi 24 août 2016

le 21/07 De tolar grande à Antofalla, des paysages extraordinaires et la nuit la plus froide en hébergement!

En route pour Antofalla.       

Comme d'habitude, nous prenons notre temps le matin, petit déj à notre comedor habituel, nous avions commandé un sandwich pour le midi que nous récupérons, et nous faisons nos adieux à Lorenzo et à ses enfants. La veille nous avons récupéré notre 2ème sac de vêtements tout propre. Les stock de vêtements propres sont regonflés. Chouette.

Nous faisons nos adieux émus à Lorenzo et prenons la route vers Antofalla. A 10h45, il fait -2°C!!! Une partie de la route nous fait repasser par les mamelons vus la veille traversant le salar de arizaro.
Puis nous obliquons à gauche vers le cono de Arita, comme nous l'indique le panneau.


Nous revoyons avec délice les montagnes de la veille, refaisons des arrêts pour prendre des gros plans des minerais puis au loin, le cône parfait d'Arita se découvre.


Bizarre toutes ces traces sur cet îlot en plein salar.


Bref, si jamais vous avez des doutes, les panneaux sont là pour vous aider.


Puis nous poursuivons notre route. Lorenzo nous avait dit qu'à la bifurcation après le cône de Arita, les 2 routes menaient vers Antofalla juste après ce panneau demandant aux visiteurs de rester sur la route, mais que la route de gauche était plus belle. 


Donc, contrairement à ce que j'avais pu lire sur Vf, nous obliquons donc à gauche. Avis à ceux devant aller dans le coin prochainement!!!




Des bâtiments miniers sont visible au loin au niveau de la bifurcation.




Nous passons à côté d'une partie herbeuse, dans laquelle les ânes profitent pour nous observer.

Et ils sont loin d'être tout seuls!


Puis nous grimpons, descendons, remontons, dépassons les 4000m comme d'habitude, puis après une longue descente, au loin le salar d'Antofalla, en contre-bas, se découvre.



Nous nous arrêtons pour céder la priorité!!


Plus nous nous approchons, plus la vue que nous surplombons est extra.



Nous décidons donc de prendre notre sandwich en admirant la vue, arrêtés en pleine piste en haut de la montagne. 


On prend de très mauvaises habitudes la-bas. On est tellement habitué à ne voir personne qu'on ne fait même plus attention à nos arrêts!!!


Au moment de redémarrer, jf me dit qu'il y a un truck derrière nous!!!! Et ben!!!! Une voiture!!! C'est si rare!!! On voit beaucoup plus d'ânes et de vigognes!!! 
Mais la piste que nous devons emprunter est maintenant une descente continue avec des lacets gratinés. Nous laissons passer le truck, car il est plus pressé que nous, et prenons notre temps pour descendre.


Il est parfois nécessaire de s'y reprendre à 2 fois pour négocier le virage.



Les pentes sont relativement douces et laissent entrevoir en contrebas un petit hameau boisé. C'est Antofallita.


C'est un minuscule village dans lequel vivent une vieille dame et son péon, (son paysan) un homme d'une quarantaine d'années, travaillant pour la mamie (la abuela). 

Nous nous sommes arrêtés pour leur faire un coucou, et ils se sont rapprochés pour échanger avec nous, savoir d'où on venait, où on allait, ils nous ont raconté leurs vies. En fait la vieille dame n'était pas si âgée que ça, elle a 71 ans, mais son visage est si ridé, et il lui manque tant de dents que j'avais l'impression qu'elle en avait 100. Tous les 2 étaient d'une telle gentillesse, et je me suis laissée aller à caresser le visage de la abuela accoudée à ma portière, en lui disant qu'elle me faisait penser à ma grand-mère!! Tous les 2 mâchaient des feuilles de coca coincées dans le creux de la joue donnant l'impression d'une rage de dents.

Ce fut un grand moment d'émotion et une rencontre superbe. Tous les 2 seuls, au milieu de nulle part, très heureux que des étrangers s'arrêtent pour parler avec eux... Quand nous sommes partis, les hommes de la municipalité sont passé et se sont arrêtés. J'imagine qu'il n'y a ni téléphone, et internet encore moins!!!

Nous passons à côté d'animitas: certainement un mini cimetière abritant les proches de la abuela.


Puis nous nous rapprochons du salar. Je suis captivée par la beauté extraordinaire qui se trouve sous mes yeux. Rien que ce spectacle là suffirait à justifier ma venue en Argentine.



Nous le longeons sur une bonne partie toujours sur une piste mi sableuse, mi caillouteuse.




C'est juste féérique et le silence qui nous entoure est incomparable.









Puis des ânes! Encore des ânes! Ils sont partout, même dans les endroits les plus improbables, au milieu d'un immense désert.


Rencontre encore plus insolite, que ce rocher au milieu de la plaine.

Puis avant que nous n'arrivions à leur niveau, ils empruntent la piste avançant tranquillement, et lorsque nous arrivons derrière eux, ils se retournent pour nous regarder et évaluer notre dangerosité. 


Apparement, nous sommes inoffensifs, alors ils continuent tranquillement, puis daignent se mettre sur les côtés et grimpent sur un monticule, le chef, le blanc, se mettant entre les autres et nous.



Ayant passés le tests avec succès, nous poursuivons notre trajet. Le ciel est d'un bleu azur parsemé de petites taches blanches.








Puis nous arrivons en vue d'Antofalla.


Arrivés à Antofalla, aucune adresse ni panneau ne nous indique la direction à prendre. Mais nous ne tardons pas à croiser un couple et un enfant à moto. Nous décidons de les suivre.  
Bien nous en a pris, car à notre arrivée, un jeune homme sort et quand nous lui demandons pour Anibal RAMOS, il nous dit que c'est lui, et nous montre l'endroit où nous allons dormir.  


.... Euh, comment vous décrire les lieux. En tout cas, nos mines atterrées ont poussé Anibal à nous demander si ça allait? 

Je regarde Jf, partagée entre un fou rire monumental, et une immense compassion devant le jeune homme très aimable qui nous reçoit dans un logement qu'il a aménagé avec soin pour recevoir des clients. La bicoque en terre battue, à la peinture d'un autre âge, est fermée par une porte en tôle, dont les jointures laissent passer la lumière et l'air, qui si, pour le moment est aux environs de 20°C, sera en dessous de 0°C, pendant la nuit.


 A l'interieur, 3 lits simples sont disposés, à côté d'un lit à étage. les 3 lits simples sont préparés avec forces laines, et couette. Un radiateur est placé dans la pièce, un pauvre radiateur qui n'a aucune chance de chauffer qui que ce soit étant donné l'immensité de la tâche à accomplir. 


Puis il nous demande de ressortir de la chambre, pour nous montrer la salle de bain. Donc, pour y aller, il faudra sortir dans le froid extérieur. Ah!!! Ça promet!!  

Arrivé en premier sur les lieux, Jf ressort pour me prévenir de rester stoïque. Rustique. Je crois que ce terme est en dessous de la réalité. Aucune isolation, des toilettes qui ont vécu, bref, voilà une nuit qui promet d'être mouvementée. Va falloir s'équiper grand froid!! 





  • Le dîner sera par ici, et sera servi quand vous voudrez. (Il nous a conduit dans une cour intérieure, vers une pièce isolée, grande cuisine munie d'un réchaud, d'un poêle, d'un congélateur, et d'une grande table, pièce très chaleureuse somme toute) 
  • ok 
  • L'électricité, c'est jusqu'à minuit, et le chauffage aussi. 
  • Ah!!!Bah, finalement, je pense que nous allons seulement rester une nuit aux lieu des 2 prévues, si ça ne vous dérange pas, hein???   
  • Ah, vous n'allez pas rester les 2 nuits, pourquoi? 
  • Bah, je ne savais pas que la salle de bain était à partager, et que le chauffage ne durait pas toute la nuit. 
  • Ok. je vous laisse vous installer. 

Il est 17h30. Jf et moi nous asseyons chacun sur un lit, et tentons d'évaluer la catastrophe. Brusquement, je suis prise d'un fou rire, et Jf aussi. Nous commençons à prendre des photos, et explorons la pièce où nous allons dormir....... enfin, je veux dire, la pièce où nous allons passer la nuit. Brusquement Jf me dit de tenir un cordon électrique au bout duquel est scotché un truc. C'est quoi, dis-je? C'est une prise multiple me dit-il mort de rire. 

Puis, il me fait remarquer que sous la porte en tôle, il y a un scotche en plastique orange, preuve s'il en est que notre hôte a fait des efforts pour masquer le plus d'ouvertures extérieures possibles. Et la clé pour fermer la porte de la chambre? Ah bah, non,  il n'y en a pas. Un loquet intérieur est ce que nous devrons utiliser.  

Nous nous regardons Jf et moi. Qu'est ce qu'on fait? On reste en sachant ce qui nous attend, ou bien on essaie de rallier Antofagasta de la sierra?? Pas raisonnable de continuer et de prendre le risque de conduire de nuit, donc .....On reste. 

En attendant l'heure de dîner, nous en profitons pour faire un tour rapide du village et photographions l'église.


Tiens, un chien habillé!


Le dîner pris à 19h, se révèlera très bon et copieux, servi par sa femme, une indienne timide mais très soucieuse de savoir si chaque plat nous plait: soupe aux légumes, poulet et purée, dessert. 
Pas de douche évidement dans ces conditions, car avec la nuit, c'est le froid qui est tombé. 

Anibal, compatissant, nous a apporté le 2ème radiateur qu'il utilise pour la cuisine. Nous branchons donc les 2, un pour Jf, l'autre face à moi. C'est mieux que rien tant qu'il y a de l'électricité. 

Jf a sorti les sacs de couchage que nous avions achetés, et s'est faufilé dans l'un. Impossible pour moi d'envisager une nuit dans ça, je bouge trop la nuit. J'entasse donc plusieurs épaisseurs de laines et de couettes. Des arcs électriques se forment et j'entends des crépitements. Je retire donc l'une des laines et la remplace par une couette faisant parti des épaisseurs disposés sur les autres lits.

A 22h tout s'éteint.Bizarre, c'était censé être à minuit, la coupure d'électricité. un moment plus tard, Anibal frappe à la porte, nous disant que les 2 radiateurs allumés ensemble à forte intensité, ont fait tomber le groupe électrogène du village. Oups!!! nous diminuons donc les 2 et l'électricité revient jusqu'à minuit.

Au cours de la nuit, j'ai fait 2 sorties aux toilettes. Dur, dur!!! S'asseoir sur un WC glacé, c'est congelant!!!
Jf aussi a fait plusieurs sorties. Dire que je n'ai pas voulu faire de camping, l'an dernier en Namibie!!!

Lampe de poche à la main, à chaque fois. J'ai quand même réussi à dormir 4h, jusqu'à ce que Jf me réveille avec la tôle qui grince quand on ouvre la porte. Et là plus moyen, il est 3h du mat. Je joue sur mon Ipad et les heures s'égrènent.

Le chant des coqs, il est 5h, puis 6h, puis 7h, Jf s'est endormi. 

À 7h30, Je laisse Jf dormir et vais toute seule prendre le petit déj

La salle de cuisine est gelée, malgré le poêle qui fait ce qu'il peut. Anibal, me tient compagnie et discute avec moi. 

Ah vrai dire, Antofalla est un petit village de 40 habitants. Les moyens de la municipalité sont plus que limités. L'état ne leur fournit de quoi faire de l'électricité que de 17h à minuit, grâce à un groupe électrogène qui alimente tout le village. C'est Anibal qui est payé pour s'occuper du moteur, ce dont il est très fier. Avant, il vivait à Salta avec sa femme, et c'est son père qui tenait ce refuge, mais son père a des problèmes de santé et a dû aller vivre à Catamarca, capitale de la région, du coup, Anibal, ne voulant pas que ce lieu soit fermé, est revenu de Salta pour succéder à son père.  

De nombreux touristes viennent dans son refuge, en été, automne, au printemps, pour admirer le salar, et faire du tourisme d'aventure, et il s'en sors bien, et il est content de sa situation financière ici, même s'il préférait sa vie à Salta. 

Avant que je prenne mon chocolat chaud, sa femme a passé de l'eau chaude dans mon bol pour empêcher qu'il ne soit glacé. Quelle attention délicate!

Lorsque j'ai terminé, il m'informe qu'il retourne au lit se réchauffer. J'ai découvert que eux, ne se lèvent qu'après 9h, quand le jour est vraiment levé et qu'il commence à faire moins froid. Il ne s'était levé tôt que pour que nous puissions partir tôt comme nous le lui avions demandé. Si j'avais su... 
J'ai eu froid pendant tout le petit déjeuner, allant des fois me coller contre la grille du poêle, pour essayer de me chauffer.  

1h plus tard, Jf vient prendre son p'tit déj, Anibal est rentré dans sa maison. Nous rentrons nos affaires dans la voiture, tentons de les appeler pour dire au revoir, et comme pas de réponse, nous partons, contents malgré cette nuit congelante, de cette rencontre humaine, vraie et chaleureuse. 

A10h du matin, il fait -6°C!!!!!! Imaginez quelle température il faisait ce matin avant que le soleil ne se lève. Nous avons dormi entre -8 et -10°C!!!!! Heureusement qu'il fait moins froid qu'à tolar grande!!! 


8 commentaires:

  1. Autant j'aime les paysages et te les prendrais bien, autant ce froid je te le laisse !!!

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    1. Ah mais à cette période, c'est un package!!!! Et puis le froid, ça conserve!!!

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  2. Très beaux paysages, bien noté pour la piste de gauche après de cono de Arita. Merci

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    1. La photo de l'embranchement pour antofalla était surtout pour toi, tu l'as bien compris. En fait, si tu es lève tôt, il est tout à fait possible de faire tolar/ antofalla/ antofagasta de la sierra en une une seule journée, d'autant plus qu'à la période de ton voyage les journées seront plus longues.

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  3. De bien belles rencontres humaines, le froid ça conserve.
    Content de croiser Madikėra ici ☺

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    1. Très heureuse de la publi de ce carnet ici car cela me donne l'occasion de pouvoir le lire et ainsi de recroiser d'anciennes connaissances...

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    2. Coucou Régis, tout à fait d'accord avec toi. Et ce qui ne te tue pas te rends plus fort!!!!

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  4. Salut Marie-Do !
    Pas trop dur, le retour à la vie quotidienne après cette parenthèse new-mexicaine ?
    Cette nuit à Antofalla avait vraiment l'air épique !! Malgré le froid en juillet août, on a une furieuse envie de découvrir ce coin !
    Bon, il est vrai que Laetitia frissonne déjà de froid �� !

    Je n'en suis qu'au début des lectures, mais j'ai l'impression qu'on peut se debrouiller sans guide avec maps.me et Google Earth où quasi tous les lieux visités sont mentionnés.
    Merci pour le partage !
    Guillaume (marati)

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