vendredi 19 août 2016

le 18 juillet de San antonio de los cobres à Tolar grande, en passant par la Rp 129, village de Santa rosa de los pastos grandes

Crevaison à 4000m: c'est crevant!!

Vers 10h, après un petit déjeuner copieux, constitué de pain, de dulce de leche, de jus d'orange délicieux, de chocolat chaud, de confiture, nous effectuons le check out et payons les 1800 pesos en espèce. L'appareil à carte qui avant fonctionnait, a décidé que pour moi, il ferait une exception. Après 2 tentatives, j'abandonne et je paie en espèces. Heureusement que nous avons fait le plein de cash à Mendoza.

Le 18 juillet, date anniversaire de mariage mémorable dans ma famille, nous quittons donc San antonio de los cobres, après avoir fait le plein du 3ème bidon. Pas certain de trouver de l'essence à Tolar, nous avons récupéré un autre bidon de 20 litres auprès de la gentille dame qui tient la réception.



Il n'y a pas de tracé rouge pour l'itinéraire sur la carte car google map ne connait pas la RP 27 qui relie Santa rosa de los pastos grandes à Tolar grande. Et pourtant cette piste existe!!! Nous l'avons rencontrée!!!!


Gonflés à bloc pour notre séjour dans la puna, nous nous engageons dans la joie et la bonne humeur sur la RP129, qui passe par le petit village typique des indiens des andes, avec des maisons petites faites en adobe pour la plupart. J'avais appris que c'était une route ultra panoramique, et effectivement ce fut le cas. 

Nous quittons les 3750m où nous avons sommes toutes, bien dormis, et reprenons une partie de la piste empruntée la veille. Le ciel est toujours d'une pureté incroyable, loin de toute pollution.



Nous passons près d'un cimetière joliment décoré. Depuis l'an dernier, je suis encore plus sensible aux cimetières qu'avant.



Puis nous entamons progressivement la montée  par la cuesta del gallo, vers abra gallo à 4630m. 


Arrêt photo pour immortaliser l'instant. 



Puis nous redescendons un peu par une piste des plus sinueuses en forme de lacets successifs, pour rejoindre le village de Santa rosa de los pastos grandes. 



La piste longe des marécages gelés.




Sur la route, des lamas et des alpacas nous regardent, étonnés de voir des humains autres que leurs propriétaires, qui non seulement passent dans des machines humaines qui roulent, mais en plus, qui s'arrêtent pour les regarder au travers de drôles d'objets, qui ne tirent pas et ne font pas mal.  



Les ânes, revenus à la vie sauvage, eux aussi sont intrigués par mes sorties du véhicule pour faire des photos. 


Des canards pataugent gaiement dans les parties non gelées des rivières.


D'autres se dorent au soleil.


Puis,les camélidés, plus intéressés par leurs estomacs, baissent la tête pour reprendre une bouchée, ....
















  Quand ils la relèvent, c'est pour se rendre compte que les intrus sont toujours là, .....


....leur faisant des coucous, les appelant, toujours en les mitraillant de leurs drôles d'appareils noirs, dont ces humains semblent très contents.





Une autre se retourne même avec les fesses à l'air en face de moi!!!


Après avoir pris de nombreuses photos de ces créatures au regard si particulier ( si bête dixit JF), nous redescendons un peu et nous approchons du village de Santa rosa de los pastos,grandes. 


Au détour d'un virage le village se dévoile tout en longueur.


Sur la montagne en terre rouge, en face de nous, juste derrière le village, est écrit un message de bienvenue annonçant une féria ganadera en hommage au lamas. J'aime bien le jeu de mot : "el futuro me llama" ce qui veut dire "le futur m'appelle", mais comporte en même temps le nom du lama.



Des maisons en dur côtoient des maisons en adobe qui datent d'un autre temps. 



L'église, très joliment décorée,  est en hauteur par rapport au village, Sur la droite, une sorte de marécage, appelé vega, pris par les glaces, sert de pâturages à d'autres lamas et alpacas, ainsi qu'à des sortes de canards. 





Si nous avions des doutes sur les températures proches de 0°C que nous annoncent la voiture à 13h50, les blocs de glaces que sont devenus ces rivières autrefois si coulantes, ne laissent plus planer le moindre doute. 


Quelques habitants, engourdis par le froid, répondent nonchalamment à nos gestes amicaux. 
Nous passons près du collège du village. L'arbre emblématique est manifestement le cardón, cactus géant, très répandu dans le nord ouest argentin et dans le nord du Chili.


Sur de nombreuses habitations des panneaux solaires sont manifestement la solution pour l'électricité.

Ne voulant pas les déranger plus longtemps, nous poursuivons notre route et reprenons la montée.

14h passe, et nous nous rapprochons du magnifique salar de los pastos grandes. 


Des montagnes aux sommets enneigés, font face à des massifs couleur terre dont les parties inférieures ressemblent à des doigts écartelés de géants dont on aurait oublié le reste du corps. 




Nous nous arrêtons sur un promontoire, qui domine le salar d'un rouge brique couleur sang. Est-ce un présage? 



C'est manifestement une baraque pour une entreprise minière, mais qui se soucie de l'environnement!.


A côté du salar en contrebas, près d'une baraque, un chien noir fonce vers nous en remuant la queue:"des humains, des humains, chouette, je vais avoir des caressses et à manger".  Il commence par renifler les pneus puis les arrose.


Ne cédant pas à la tentation de le caresser, malgré le regard suppliant, je me tourne vers la voiture, prend des biscuits dans un paquet, et les lui mets par terre. Le chien me jette un regard dédaigneux qui provoque l'hilarité de Jeff, reste la tête en l'air en espérant autre chose qui ne vient pas, renifle prudemment les trucs que j'ai mis par terre, relève la tête pour vérifier qu'il n'y a personne pour nuire à son image de marque. Là, j'ai pensé à ma sœur, va savoir pourquoi!!!!!!!! Et il finit par engloutir les biscuits, ce que je constate dans le rétroviseur du toy qui s'éloigne. Nous sommes écroulés de rire. 

La piste de ripio, caillouteuse, sableuse,  se poursuit, à travers un paysage qui oscille entre l'ocre, le marron, le rouge, les herbes apportent leur touche de jaune parfois de vert très tendre.


 De petits gués le plus souvent à sec, sont franchis sans encombre. Le paysage est splendide. et nous montons sans relâche depuis un moment.  


Nous arrivons aux environs de Condor huasi.






La végétation est essentiellement composée d'arbustes nains qui nous font penser à des bonzaïs!!!


Puis vers 14h50, Psschcschscsch....... Tiens, Jf c'est quoi ce drôle de bruit? 
Bah, on dirait une crevaison. 
Tu es sûr??? 
Arrêt du toy, Jf ouvre la porte et me confirme la crevaison du pneu arrière gauche. A près de 4000m d'altitude!!!!! Bon, bah, il va falloir changer le pneu. 

Mais et les bombes anti crevaison que j'avais prudemment achetées, par sécurité, pour le cas où, on ne sait jamais? Il faut les essayer.

La première y passe, injectée par Jf, la 2ème injectée par moi. 

Rien n'y fait, va falloir changer le pneu...... Galère!!!!!! Je ne vous dirai pas ce que je pense de ces bombes anti-crevaison!!!!!

Un vent à dépeceler un lama s'est levé et nous glace littéralement. Nous enfilons les coupes vents offerts il y a 2 ans par mes parents à Denver. Une pensée émue pour ma maman!!! 

D'abord, dévisser les boulons, puis chercher le moyen de faire descendre le pneu de secours, qui chez le toy, est placé dans une trappe sous le coffre. Première galère, car il faut insérer une tige dans un trou, et par en dessous elle doit avec un crochet attrapé un système qui est invisible si on ne se baisse pas, du coup Jf se couche sous la voiture pour guider la tige. Est- ce que je vous ai dit qu'on était sur du ripio, c'est-à-dire, de la terre, du sable et des cailloux? Le beau coupe vent de Jf passe du noir foncé au gris terreux, et son jean se rappelle des jours heureux où il était bleu: la poussière rougeâtre qui s'étale maintenant partout sera le quotidien de nos vêtements. 

Une pause, car, à près de 4000m, on a très vite le souffle court!!! Puis on cherche comment monter le cric. Dire que prudemment, à l'agence de location, chose que je ne fais jamais, cette fois ci, ayant pris notre parcours aventureux très au sérieux, j'avais exigé qu'on nous montre la place de tous les outils, du pneu de secours. Heureusement!!! 

Puis il faut installer le cric sous le toy. Problème: nous sommes dans une montée. Il faut avancer un peu pour mettre le toy dans un semblant de plat. Pas question de remettre le pneu de secours à sa place. nous l'embarquons dans le coffre, après avoir retiré 2 de nos valises placées sur les sièges arrières. Nous avançons prudemment quelques mètres et trouvons une partie de piste qui fera office de plat!!! 

Jf descend le pneu de secours, le place sous le toy en sécurité, puis entre jusqu'au torse sous le toy pour chercher où insérer le cric. Avoir une crevaison avec un 4x4, qu'on ne connait pas de surcroit, c'est pas gagné!!!! Cela fait une heure  que nous sommes crevés, le vent, impitoyable continue de souffler. Nous avons les coupe vent, les gants....mais,le froid est bien présent, et surtout, nous sommes conscients qu'il vaut mieux que nous ayons fini avant la tombée de la nuit!!!!

Il est 16h. Un camion au loin arrive. Nous nous mettons sur le côté, et le crétin passe près de nous presque sans ralentir....Dire que,son cric plus performant que le nôtre aurait pu nous être bigrement utile!!! Tant pis, à la dure comme à la.dure, allons y!!!! Jf fait une première tentative, place le cric sous l'essieu et commence à tourner la manivelle. Quand il est fatigué, je prends le relais, tourne, tourne, tourne......Très,très, trèèèès lentement le toy monte. Puis brusquement le toy recule!!!!

Pourquoi, qu'est-ce qui se passe, Jeff????? Il regarde. Le cric s'est couché. Ça veut dire quoi ça? Il va falloir dévisser, l'enlever et le placer ailleurs!!! Il est 16h20. C'est dans ce genre de situation que j'apprécie d'être avec quelqu'un qui ne se laisse pas abattre. Il n'y a pas de problèmes, mais que des solutions à trouver. ok. Je dévisse, et je tourne, je tourne, je tourne dans l'autre sens. Jf se glisse en dessous du toy pour le retirer. 

Jf, il y a un camion qui vient. Cette fois ci, je fais en sorte d'être bien visible et fais signe au chauffeur qui nous montre le pouce levé. Moi, je lui montre le pouce baissé. Alors il s'arrête, baisse la vitre, finit par comprendre que nous n'arrivons pas à utiliser le cric fournit avec le toy. Quand il voit le cric du toy, il repart dans son camion, revient habillé d'une tenue mécanicien, avec le cric,de son camion, se glisse sous le toy à l'arrière, puis je,l'entend qui cogne puis cogne, puis cogne....

Lentement mais surement, le toy s'est soulevé. Il sort, vérifie que la roue peut tourner, constate que non, retourne dessous, recogne, encore, puis ressort. Cette fois -ci, il peut enlever le pneu crevé, place le pneu de secours, serre les boulons, aide Jf a remettre le pneu crevé à l'arrière dans le coffre, fait remonter la chaine qui tenait le pneu sous le coffre, et nous indique qu'il y a une gomeria, un atelier de réparation de pneu, dans le prochain village à une quinzaine de kilomètres. Nous lui demandons de nous suivre jusqu'au village pour s'assurer que nous allions bien au cas où. Nous n'avons qu'un seul pneu de secours, si jamais on a une autre crevaison........

Après la très généreuse donation de ma part, il accepte. 

Il est presque 17h. Nous démarrons et roulons prudemment jusqu'au village de Caucheri, près du salar de pocitos. Une fois dans le village, après maintes recherches, nous finissons par trouver la gomeria, mais elle est fermée!!!!!

Au loin, le chauffeur de camion, qui nous voyant perdu dans le village, arrête son camion, descend et vient nous indiquer où trouver la maison du gomerio. Quelques minutes plus tard, nous trouvons sa maison, parlons avec sa femme qui nous dit qu'elle l'a prévenu et nous demande de retourner l'attendre près de la gomeria. En route, nous passons à côté du gomerio, qui nous rejoint. C'est une espèce de baraque en adobe, avec une porte en tôle, fermée par une chaîne et un cadenas. Manifestement, il n'a pas la clé, car il ouvre la fenêtre placée à côté, s'insère très souplement à l'intérieur de la bicoque par la fenêtre, et ressort par la porte ouverte de l'intérieur, pour venir récupérer le pneu. Une fois le trou déniché, ce sera l'affaire d'une dizaine de minutes pour que le pneu soit réparé, et remis à sa place. 200 ARS plus tard, il est 17h30, et il nous reste  de la route pour arriver à Tolar grande avant la tombée de la nuit noire. Il est 18h11 et Tolar est à 86km.

Les pauses photos sont réduites au minimum. Jf atteint des records de vitesse à 120km/h sur une ligne droite en ripio qui traverse le salar de pocitos: c'est la RP27 qui n'existe pas sur google map!!!. 



Puis nous arrivons dans l'un des lieux que je voulais voir et qui m'avaient motivées pour venir à Tolar grande: los colorados, un ensemble de mamelons couleur marron ou rouge vif, se succèdent de façon impressionnante. 






C'est magnifique, et nous prenons quand même du temps pour des photos. 







18h50, nous arrivons au deuxième lieux qui m'avait fasciné sur internet: las siete curvas: les 7 virages.


Ce sont maintenant des virages serrés qui se suivent à l'intérieur de ces mottes de terre aux couleurs si chaudes provoquées par le soleil couchant. Les mottes de terre géantes s'imbriquent les unes dans les autres donnant des formes plus hirsutes que possible, et suscitant à chaque nouveau virage notre émerveillement. Arrêt photo quand même. 



Au détour d'un des virages, nous tombons nez à nez avec un camion qui arrive en sens inverse.
La surprise est intense, et tous 2 ont dû freiner sec pour éviter la collision!!! Les sentiers sont très étroits, heureusement que Jf et lui roulaient lentement, car il a fallu que Jf recule pour pouvoir le laisser passer. Encore un peu d'adrénaline!!!



19h 50 on arrive au salar del diablo. 












Le soleil n'en finit pas de se coucher, mais nous roulons vers l'ouest et semblons le retenir un tout petit peu à chaque km avalé. Les photos ne sont plus intéressantes, il fait sombre. 

Nous continuons notre course contre la montre: les dernières lueures du soleil nous trouvent devant la porte d'entrée de Tolar grande. Il est presque 20h. 



Le soleil couchant donne des reflets dorés magnifiques aux collines environnantes.





Tchèque ça jeff, on a gagné!!! Dernières photos. 
La poussière de notre trajet n'a pas laissé le toy indemne!!!





Nous découvrons le village, demandons où se trouve la casa andina, la trouvons de l'autre côté du pâté de maison, prenons possession de notre chambre munie d'un chauffage d'appoint qui se révèlera fort efficace. Les valises débarquées, la jeune indienne à la réception nous indique el comedor pour y dîner, juste à quelques pas de l'hosteria. 
Nous effectuons les formalités du check inn en remplissant un grand cahier format A3, et devons compléter pour chacun de nous, nos noms, prénoms, âges, nationalités, adresse, lieu de provenance, destinations suivante...... bref un vrai interrogatoire en règle, exigé par la région. Pourquoi faire????
J'en profite pour payer les 3 nuits réservées pour notre séjour: 2450 pesos en tout en espèces évidement!!! Nous dormirons à 3500m d'altitude. Maintenant, nous sommes habitués.

Nous quittons la jeune femme pour aller au comedor.
Vite, nous frappons à la porte où par la vitre, nous voyons une jeune fille en train de repasser. Dîner? Vous avez réservé? non? Mais c'est possible quand même.  Pollo al horno con patatas en purée? Ah , du poulet au four avec de la purée de pommes de terre, très bien. La même chose pour nous 2. Rendez vous pour dans 40mn. Ok. On retourne se détendre un peu dans la chambre.

Depuis notre départ de Martinique le 7 juillet, nous n'avons jamais pu faire laver nos vêtements. Notre stock commence à arriver à épuisement. La jeune réceptionniste accepte contre rétribution de nous laver nos vêtements sales. Je lui ramène un premier paquet assez volumineux. Une fois le paquet récupéré, elle nous laisse les clés de la porte d'entrée car nous sommes les seuls clients de la hosteria pour ce soir, puis elle s'en va, accompagnée de son fils âgé de 5 ans. Un petit gamin qui nous amusera pendant notre séjour, et trouvera Jf très à son goût comme copain de jeu!!!!

Allez, direction le comedor pour dîner.
1h30 plus tard, 250 ARS en moins dans nos porte feuilles, nous rentrons fatigués, mais le ventre plein pour un sommeil bien mérité.

Demain sera une journée cool!!!!! Après le stress d'aujourd'hui, il faut savoir ménager ses forces pour tenir.

5 commentaires:

  1. Toujours aussi beaux ces ciels bleus, ces montagnes ocres... et très drôle ta narration de crevaison... J'y suis...

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    1. C'était un peu moins drôle à vivre. ce qu'on ne savait pas à ce moment, c'est qu'on en aurait 3 autres!!!!!!

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    2. Dommage de na aps avoir pu bénéficier d'une 2ème roue...

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  2. Donc, avoir une démonstration de l'utilisation du cric lors de la prise du véhicule..c'est noté. merci

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  3. C'est clair que s'intéresser à l'utilisation des outils pour une éventuelle crevaison est un sérieux plus!!!

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